Cette discussion était organisée dans le contexte d'une rencontre de plusieurs jours réunissant différents collectifs créés autour de la critique des politiques des savoirs dans le contexte des mouvements de cette période à l'Université. Elle est l'occasion d'interroger les dimensions de sexe, de genre, et des sexualités dans ces collectifs et la façon dont elle sont prégnantes de cette démarche critique.
Le point de départ de la discussion revient sur une intervention d'Elsa Dorlin lors du colloque "Puissances du Communisme", organisé par la Société Louise Michel les 22-23 janvier 2010, dans le cadre d'une table ronde intitulée "À la recherche du sujet perdu", dont une vidéo est disponible sur Internet.
Un sujet politique ne peut être qu'un sujet en crise, proposait-elle de voir, dont les mouvements féministes et les mouvements des minorités ont montré l'inanité des prétentions universalistes, de même que de l'essentialisation et la naturalisation dont eux-mêmes font l'objet, vers l'émergence d'une perspective intersectionnelle et décoloniale qui interroge un 'Nous' trop évident.
Elle pointait en conclusion la nécessité de s'emparer de notions du sujet politique non fondationnalistes, d'un point de vue matérialiste des pratiques révolutionnaires et de la sexualité.